LA RÉSISTANCE RÉPUBLICAINE EN AVEYRON

LA RÉSISTANCE RÉPUBLICAINE AU COUP D’ÉTAT DU 2 DÉCEMBRE 1851 EN AVEYRON

Mémoire de maîtrise présenté par GRÉGORY POUGET 

sous la direction de JEAN-CLAUDE SANGOÏ et JEAN RIVES 

septembre 2002

Troisième partie : Mesures et interprétations des journées de décembre 1851 en Aveyron

Chapitre X : L’analyse sociologique et géographique du mouvement

D  –  Portraits de républicains :

 

BONHOMME Jules-Scipion.

Avocat, né et domicilié à Millau, âgé de 41 ans, il est marié et père de deux enfants. Mort à Rodez le 20 mai 1879.

Après février 1848, il a pour ambition d’être nommé représentant à la Constituante. En 1849 il figure sur une liste socialiste à côté de Caussanel, Bouloumié, Labarthe, et autres. Il fait à cette occasion distribuer clandestinement des imprimés pour favoriser sa candidature. A compter de cette date, c’est le véritable chef du parti socialiste de Millau. En juillet 1851, alors que le coutelier Corchand est appréhendé pour délit politique, il use de ses connaissances parmi la société judiciaire pour obtenir la mise en liberté provisoire sous caution – qui s’élève à 2000 francs ! – et remet sur ses fonds propres cette somme. C’est l’un des candidats proclamés par le parti républicain pour les élections de 1852. Il accueille Caussanel à Millau à la fin du mois de novembre 1851 lorsque celui-ci rend visite aux amis millavois. Le leader vient faire le point sur l’organisation mise en place pour les élections futures ainsi que sur le dispositif prévu au cas d’une attaque contre la Constitution. Habile propagandiste, il s’intéresse aux ouvriers millavois et sert de relais avec Saint Affrique.

Le sous-préfet de Millau le dépeint comme un « ambitieux » et en fait « le chef du parti socialiste de Millau ». Il résume son action en trois points : « A la nouvelle des évènements de décembre, il s’occupa de la formation du comité de résistance. Marchant à la tête de la foule qui se précipite sur l’hôtel de ville ; il dit au maire : « si les autorités entravent le mouvement, on les brisera » . « S’est mis à la tête des hommes armés après le pillage de l’arsenal et a donné lecture d’une protestation [1]. »

La Commission mixte le condamne à Algérie Moins. Il réussit à échapper aux poursuites et à se réfugier à Jersey, où il rencontre Victor Hugo, qu’il combat dans la presse.

 

BOULOUMIE Jean, Joseph, Alphonse, François, Louis. Né à Rodez en 1812, mort le 17 octobre 1869 à Vittel[2].

 

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Il appartient à une famille de lointaine origine italienne, qui s’est fixée d’abord dans le Quercy au début du XVIe siècle. Il fait  ses études au Collège Royal de Rodez en même temps que les frères Louis et Charles Blanc. Il conserve des relations avec Louis Blanc et est influencé par ses idées politiques républicaines et socialistes.  Son père, ingénieur et fils d’ingénieur, souhaite le voir choisir la même profession, mais Louis, qui se sent peu le goût pour les sciences, obtient la permission d’étudier le droit à Paris. Après avoir réussi ses examens, il s’inscrit au barreau de sa ville natale. Il est ensuite nommé substitut à Villefranche, puis à Rodez. Sa puissance de travail est exceptionnelle, mais visiblement, la carrière qu’il a choisi ne satisfait pas complètement ses aspirations.

Sous l’influence de Louis Blanc, il rêve d’une république humaine et sage. Bientôt il s’associe si étroitement à l’opposition que sa qualité de fonctionnaire de la monarchie lui apparaît comme incompatible avec son idéal politique. Il démissionne et reprend sa toge d’avocat. En 1848, il défend devant la Cour d’assises de l’Aveyron 37 personnes prévenues d’être coupables de troubles politiques à Villeneuve. En 1849, il défend à Rodez 6 habitants de Perpignan accusés de tentative d’insurrection. Il obtient leur acquittement et cette sentence est bruyamment applaudie par « le comité de soutien républicain qui s’était formé à cette occasion [3]. » En 1851, il prend la défense de son ami Louis Caussanel, devant le Conseil de Guerre de Lyon et obtient là aussi l’acquittement.

C’est avec joie qu’il salue la révolution de 1848 et l’avènement de la Deuxième République. Elu capitaine commandant de la Garde nationale et conseiller municipal de Rodez, il fonde avec quelques amis l’Aveyron Républicain, où il fait campagne en faveur du général Cavaignac, contre Louis Napoléon Bonaparte. Membre du « Comité des Républicains de la Veille », il participe à la préparation des élections législatives d’avril. Il publie le 24 mars sa profession de foi : « Le gouvernement républicain est le seul qui puisse convenir à la France et je repousserai toute autre forme incompatible avec les devoirs sacrés que le peuple a conquis … Je veux la religion. Sans elle point de morale, point de liberté, point de société possible. Je veux le respect aux personnes et aux propriétés de toutes sortes … Je veux l’instruction pour tous ; et je la veux gratuite pour que tous les citoyens puissent y participer. Je veux que l’industrie soit protégée et que l’agriculture soit encouragée […] [4]. » Elle se poursuit après avec l’énoncé de ses principes, par l’affirmation de son attachement à sa terre de Rouergue et aux institutions qui la régissent. Figurent ensuite l’énoncé de ses souhaits d’une assiette plus équitable de l’impôt, l’affirmation du droit au travail et du droit d’association, son sentiment favorable au suffrage universel, etc. Les principes de son ami Louis Blanc se retrouvent dans sa profession de foi, comme ils figurent dans la Constitution de 1848. Il est battu, et de la liste soutenue par les républicains de la veille, seul Auguste Médal, est élu.

La Commission Mixte de l’Aveyron le décrit ainsi : « Membre de la commission insurrectionnelle ; ancien substitut à Rodez, riche, insinuant, caractère faux, dévoré d’ambition ; l’un des chefs qui ont contribué à pervertir l’opinion et à égarer le peuple ; d’autant plus dangereux qu’il a des dehors aimables et une grande facilité de parole [5]. » Il est condamné à « Algérie Plus ».

De santé délicate il souffre cruellement du régime de la prison, mais la déportation lui est épargnée grâce aux démarches pressantes entreprises à Paris par son cousin Napoléon Bessière, deuxième duc d’Istrie. Il lui faut cependant prendre le chemin de l’exil. Il s’installe à Barcelone mais il est malade d’esprit et de corps et est épuisé par de graves troubles fonctionnels qui affectent le foie, les reins, l’estomac. Les deux médecins français, bannis comme lui, qui le soignent voient quelque espoir d’amélioration dans une cure à Contrexéville. De nouveau le duc d’Istrie intervient et Louis Bouloumié reçoit l’autorisation de se rendre dans les Vosges pendant un mois, sous surveillance de la police.

Ce traitement ne donne pas les résultats attendus et pourtant il revient l’année suivante dans la même station hydrominérale, où le médecin traitant, en désespoir de cause, lui signale l’existence, à quelques kilomètres de Contrexéville, d’une source champêtre et inexploitée qui ruisselle dans un pré appartenant à un cultivateur de Vittel. Peu de temps après, il devient propriétaire de cette source.

L’eau de Vittel et la station thermale du même nom naissent ainsi d’une rencontre hasardeuse à la fin de l’année 1854. En 1855, l’établissement de Vittel est autorisé par le gouvernement. A la fin des années soixante, des grands noms et des grandes familles proches de l’Empire viennent en cure à Vittel, comme la baronne Salomon de Rothschild, le comte de Motke – Huitfeld, Ministre du Danemark à Paris … qui deviennent des habitués des lieux ainsi qu’ Emile Ollivier, qui en 1851 avait défendu, à ses côtés, les républicains inculpés dans le complot de Lyon. Reconnaissants pour son œuvre, les Vittelois souhaitent l’avoir pour maire mais, son passé de républicain fait qu’il est considéré comme suspect, et il ne peut être élu.

 

CAUSSANEL Louis, Antoine.

Né à Villefranche (Aveyron), le 26 septembre 1820, négociant et banquier à Villefranche.

En 1848, il préside le club « rouge », le « Jeune Cordelier », et est le gérant du journal édité par le club sous la même dénomination du 16 mars au 11 juillet.

 

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Candidat malheureux aux élections des 23 avril 1848 et 13 mai 1849, Caussanel appartient avec Casimir Moins, à la Loge de la Cordialité . Il dirige le mouvement républicain dans l’Aveyron en 1851. Au préalable, il comparaît à ce titre devant le conseil de guerre du Rhône, le 5 août, parmi les inculpés du  complot de Lyon, et est acquitté.

Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, il passe en Espagne. La Commission Mixte le condamne par contumace à la peine « Algérie plus ». Elle le ainsi  : « l’un des principaux chefs de l’émeute ; s’était fait nommer président de la commission insurrectionnelle. Démagogue ardent, audacieux, plein d’activité. Armé d’un poignard à la préfecture, excitait au meurtre du préfet ; organisateur du mouvement de Villefranche et du coup de main sur Rignac où il fut blessé [6]. »

Soigné chez le maire puis chez le curé de la paroisse, pour une blessure assez sérieuse, il quitte sans préavis ses hôtes, jugeant que sa retraite n’est plus sûre lorsqu’il apprend que l’autorité fait procéder à des perquisitions minutieuses pour découvrir les insurgés.

Quittant Rignac pendant la nuit, sa blessure encore ouverte, il s’enfuit accompagné d’un ami, Brunet. Ils vont à Carmaux où ils se cachent quelques jours, puis de là, se rendent à Toulouse où Caussanel peut, sous un faux nom, se procurer un passeport pour l’Espagne.

« Il racontait plus tard qu’il avait fait une partie du trajet de Toulouse à la frontière, dans une voiture publique, avec des hommes de la police qui étaient à la poursuite de proscrits comme lui [7]. »

Louis Caussanel se marie en Espagne et ses affaires prospèrent si bien qu’il y gagne une certaine fortune. Il ne rentre en Aveyron qu’en 1870. Il se rend à Paris lorsque survient l’annonce de la révolution du 4 septembre et se présente devant Gambetta qui lui refusant une préfecture, veut bien lui confier la sous-préfecture de Villefranche. « Caussanel la refusa fièrement et rentra chez lui, fort irrité de l’ingratitude à son égard d’un régime pour lequel il avait autrefois lutté avec tant de passion [8]. » Furieux de ce cruel manque d’égard et en proie au plus grand désespoir, il s’en retourne dans son pays, où il se suicide le 14 mai 1871 en son château de Rocmary, commune de Maleville (Aveyron).

 

DURAND de GROS Antoine-Joseph.

 

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Agronome, fils de Joseph Durand, marchand, et de Françoise Dalmayrac, né à Rodez le 6 février 1792, marié et père de deux enfants. Après avoir fait son droit à Toulouse et s’être essayé aux luttes du barreau dans sa ville natale, il se tourne du côté de l’agriculture et en fait, le reste de sa vie, l’objet de ses études et de ses méditations. Les domaines de Gros et d’Arsac sont le théâtre de ses travaux. Ameublir et engraisser le sol et arroser, par une déviation de l’Aveyron, les parties susceptibles de l’être, font l’objet constant de ses soins. Longtemps il étudie l’application de l’association et du travail dans les systèmes d’économie sociale des écoles Saint Simonienne et Fourièriste. Il tente même à ce sujet, quelques essais qui n’ont pas de résultats sérieux.

Il prend une part active au mouvement des idées politiques et sociales suscitées par la Révolution de 1848. Pour son opposition au coup d’Etat il s’attire les rigueurs du pouvoir qui le fait transporter en Afrique où il passe cinq ans. La Commission Mixte du département de l’Aveyron le juge ainsi :

«  Membre de la commission insurrectionnelle. Esprit mal fait, imbu des idées socialistes ; écrivain dévergondé, prêchant les théories hypocrites de la fraternité et très âpre envers ses inférieurs ; prit le préfet au collet pendant la grande scène de la préfecture, et se fit remarquer par la violence et le désordre de ses discours, doué d’un certain talent ; fervent Saint-Simonien [9]. »

« Vétéran de la République » selon le mot de F. Mazenc, Durand de Gros est le dernier proscrit aveyronnais à rentrer au pays. Ayant refusé de faire acte de soumission, il reste en Algérie où il met en place un certain nombre de ses travaux concernant l’agriculture.

Les travaux de M. Durand de Gros ont exercé une heureuse influence sur l’agriculture aveyronnaise ; ils ont puissamment contribué, de concert avec d’autres éminents compatriotes, à abattre la routine dans la pratique, en la forçant à céder la place aux méthodes et aux instruments perfectionnés. Il a beaucoup écrit dans plusieurs journaux du département. Il a publié en 1833, une brochure, ayant pour titre : Religion Saint-Simonienne. Il meurt à Gros, près de Rodez, le 21 juillet 1869.

 

FABRE Antoine, Louis, Auguste.

Ancien magistrat et ancien député, fils de Jean-Antoine Fabre et de Sophie Affre, né à Compeyre, près de Millau, le 13 avril 1820, est avocat à la cour de Montpellier au moment de la Révolution de 1848. Au mois d’avril, il se porte candidat à la députation, et par son adresse aux électeurs aveyronnais, après avoir déclaré que « le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration et la Royauté de 1830, avaient cherché à étouffer le grand principe de la souveraineté du peuple, proclamé par nos pères [10] », il affirme que le principe démocratique doit désormais « dominer le système de notre organisation nationale, politique et sociale [11]. » Il  recueille peu de voix. Cavaignac, chef du pouvoir exécutif, le nomme Président du tribunal civil de Rodez, par arrêté du 1er septembre de la même année.

La Commission mixte le décrit comme étant : « Personnellement dangereux par ses tendances d’esprit et la duplicité de son caractère ; a tenu la conduite la plus répréhensible et trahi la cause de l’ordre en paraissant la servir, au moment qu’il donnait aux insurgés des encouragements et une force morale que sa position élevée de magistrat rendait encore plus funeste [12] ».

Il est condamné à s’éloigner pendant trois ans du territoire français.

Il passe en Belgique où il ne cesse de protester de son innocence et demande sa réintégration à Rodez. Il n’obtient pas complète satisfaction, mais le gouvernement, moins de deux ans après sa condamnation, le met à la tête du tribunal d’Alès. Nommé ensuite conseiller à la cour de Nîmes, il devient maire de cette ville et député du Gard. Il se démet pour accepter, en 1868, les fonctions de procureur général à Pau. Il meurt en janvier 1878 dans son château de St Clément (Hérault).

 

FOISSAC Lucien.

Né en 1819 à Saint Affrique, marié et père de trois enfants. Il est voyageur de commerce pour le compte d’un fabricant de chapeaux d’Albi. La Commission Mixte le condamne à une peine d’éloignement du territoire de 5 ans pour avoir été membre du Comité de Rodez.

Il est à nouveau arrêté dans le Tarn, le 25 février 1858, au lendemain de l’attentat d’Orsini car, lors de ses séjours à Albi, il fréquentait « des hommes connus pour l’exaltation de leurs opinions républicaines […][13]. » Au moment de son arrestation, il revient d’une longue tournée. « Il a parcouru cet hiver le littoral de l’Océan, de Bordeaux à Granville. Il s’est rendu à Jersey, où il était le 7 janvier 1858. A passé quelques jours à Paris, du 20 au 26 janvier, et était à Rodez le 29 janvier … » (rapport du 25 février 1858)[14]. » Il n’en faut pas moins pour affirmer qu’il « est la cause de l’agitation qui se produit parmi ses coreligionnaires politiques [15]. » Il est condamné, le 15 mars, à l’internement en Algérie, et dirigé sur Alger.

 

MAGNE Jean François

Jean François Magne est né le 18 août 1792 à Sauveterre dans une famille d’un certain éclat[16]. Celui-ci est dû à la valeur intellectuelle et morale de la famille et non à sa fortune.

Jean Magne, son père n’est en effet qu’un simple garçon tisserand. Marié avec Catherine Calmettes, le 25 septembre 1786, il ont cinq enfants.

Au lendemain de la Révolution, l’ouvrier tisserand devient propriétaire d’un petit domaine à La Prade. Après ses études, Jean François s’installe à Sauveterre, au domicile paternel, comme expert géomètre. Il y épouse, le 23 février 1824, Jeanne Escudier, fille d’un ancien notaire royal de Prévinquières, et entre ainsi dans la petite bourgeoisie.

Maire de Sauveterre au moment des évènements de décembre, Magne apprend la nouvelle de la bouche de son ancien adjoint Caussanel[17] et de Rozier, huissier à Sauveterre et leader des républicains de la ville. Il n’hésite pas une minute : « Quoique fort vieux, je marcherais à votre tête » leur dit-il. Loin d’être un « socialiste très exalté [18] », c’est au nom de la Loi et pour la défense de la Constitution qu’il agit.

Magne conscient de la légitimité de ses actes se constitue prisonnier. Dès le 9 décembre il comparait devant le Procureur et est mis sous mandat. L’instruction est rapide, les faits sont patents et à une ou deux exceptions près tous les accusés de Sauveterre reconnaissent courageusement les actes qu’on leur reproche. Magne tient particulièrement à prendre ses responsabilités de maire, c’est à dire de chef, sa seule défense est qu’il n’a violé aucune loi.

La commission mixte de l’Aveyron le juge ainsi :

« L’un des chefs du parti démagogique à Sauveterre. Homme faux et insinuant. Etait maire de la commune au 2 décembre et profita de l’ascendant que lui donnaient ses fonctions pour déterminer une partie de la population à marcher en armes. Se mit à la tête de la bande et invita plusieurs individus à s’armer et à marcher avec lui [19]. » Il est condamné à la Transportation en Algérie, mention Moins.

Au début de son séjour le colonel en retraite Magnier, ancien Gouverneur de Bône, obtient de le faire sortir du camp et le loge chez lui, l’invitant à sa table et le promenant dans sa voiture[20]. Pendant ce temps sa famille essaie d’intervenir. Son frère professeur à Alfort tente d’obtenir sa grâce. Le 15 juin comme bon nombre de ses compagnons il part au chantier de Guellat Bou Sha .

Par décision du 26 juin, il est exilé en Angleterre. La force d’âme manifestée jusque là l’abandonne  : « Moi, exilé de France ; pourquoi me craint-on ? Qu’ai-je fait ? […] [21] »

A partir de ce moment, il refuse de se nourrir. Il passe ainsi 4 ou 5 jours à Guelma puis est transporté à l’hôpital militaire de Bône le 7 août. Il y meurt le 14 à 10 heures du matin, de la fièvre typhoïde, selon l’extrait mortuaire militaire. Son frère informé de son état de santé tente de venir le voir. Mais la difficulté pour obtenir l’autorisation de se rendre en Algérie auprès d’un condamné à la transportation, fait qu’il attend à Marseille le 5 septembre pour s’embarquer. Il apprend alors la mort de son frère. Il décide cependant de continuer son voyage et de se rendre à Bône pour visiter sa tombe. Il ne séjourne pas longtemps à Bône, sa seule présence amenant un renforcement des conditions de surveillance des transportés. Il a néanmoins le temps d’apprendre les raisons qui ont limité la mesure de grâce : « Il faut qu’on lui en veuille beaucoup à Sauveterre, écrit-il à son neveu Lacalm. On m’a dit à la caserne que, en expédiant un certificat en faveur de notre déporté, le maire accusait encore ce pauvre François. Je ne comprend rien à cela [22]. »

Grâce à ses compagnons d’infortune, Magne a une sépulture décente. Buisson de Sauveterre organise les obsèques qui ont lieu le 15. MM Boisse docteur et maire d’Aubin, Buisson, Béral, Procureur de la République à Cahors et Puech, avocat à Saint Affrique, portent le drap. Tous les aveyronnais et les délégués des autres départements suivent conduits par Durand de Gros.

 

MAZENC François.[23]

Né à Cantaranne en 1811, il est l’aîné des cinq enfants de Jean-François Mazenc et de Marie-Anne Gaffard. Issu de quatre générations de meuniers et d’agriculteurs, et sans renier son attachement à la terre comme ses frères, il reçoit une éducation qui lui permet de pouvoir devenir agent-voyer.

 

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En 1848, à la proclamation de la République, François se présente aux élections municipales sur la liste avancée et est élu, avec, entre autres Carcenac, futur maire, Labarthe et Bouloumié. Cette même année voit la parution de L’Aveyron Républicain dont il est l’un des animateurs. En septembre 1851, les Conseils municipaux ayant été prolongés par une décision de l’Assemblée Nationale, Labarthe, Mazenc et Bouloumié écrivent au maire qu’ils refusent de continuer à siéger, leurs mandats ne pouvant être ainsi modifiés.

Ayant pris part à l’enlèvement des fusils de la Mouline dans la soirée du 3 décembre, il est arrêté le 5 décembre alors qu’il apporte une réquisition de la Commission au Général commandant la force armée, adjoignant à celui-ci de ne plus reconnaître l’autorité préfectorale et de ne plus répondre qu’aux ordres de la Commission auprès de laquelle il doit se placer.

A son sujet la Commission Mixte de l’Aveyron note ceci :

« Membre de la commission insurrectionnelle, actif et habile dans la propagande démocratique. En sortant de la préfecture, alla faire sonner le tocsin avec Oustry ; prit part dans la soirée du 3 décembre à l’enlèvement des fusils de la Mouline ; dans la scène de la préfecture, ayant pris le préfet au collet [24] .»

Il est condamné à la transportation en Algérie (mention plus). Il est l’auteur d’une brochure intitulée « Le Coup d’Etat du 2 décembre 1851 dans l’Aveyron[25] » qui est publiée en 1872. Cette brochure donne quelques informations sur ce qu’a été la vie des transportés aveyronnais en Algérie, d’abord à Bône au camp des Caroubiers, puis sur un chantier routier, entre Bône et Guelma, avec des allées et venues dues à l’insécurité locale, enfin à Constantine où certains ont été internés.

Le 12 janvier 1853, François Mazenc est autorisé à rentrer en France. Nulle précision sur la date exacte de son retour, et sur son activité, une fois rentré au pays, n’a pu être recensé. M.Maisonabe a trouvé qu’en décembre 1869 « M. de Monseignat demande qu’il soit associé à la commission chargé d’étudier l’implantation de la gare et il est qualifié d’ancien agent-voyer, entrepreneur de travaux publics [26]. »

Pendant son absence son frère cadet Prosper s’est occupé de gérer la propriété ainsi que les affaires immobilières. Né en 1812, Prosper a reçu une éducation qui lui permet de devenir expert-géomètre. Suivant l’exemple de son frère aîné François, Prosper Mazenc s’occupe également de politique. Il se présente aux élections municipales de 1865 et de 1869, sans succès, et signe également une lettre appuyant la candidature de Rodat contre celle du candidat officiel Girou de Buzareignes aux élections législatives.

 

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Pendant l’Empire libéral et le début de la Troisième République les deux frères sont de tous les combats politiques, mais sur des listes opposés et avec des fortunes diverses.

L’Etat civil du 16 mai 1881 signale le décès de François Mazenc, expert-géomètre, survenu à l’âge de 70 ans. Le Courrier Républicain de l’Aveyron en date du 19 mai note concernant sa disparition :

« Avant hier, ont eu lieu, dans l’église St Amans, les funérailles de François Mazenc. Nous n’avons jamais vu une pareille affluence. Plus de 2000 personnes suivaient le cortège, appartenant à toutes les opinions, tous amis du défunt, se confondant dans la plus sympathique des démonstrations. […] Le deuil était conduit par Mr Prosper Mazenc, frère de notre aimé compatriote. […]  Nous avons remarqué la Bannière offerte en 1849 par les républicains des Pyrénées Orientales aux républicains de l’Aveyron, portée par M.Falq, ancien proscrit, au milieu d’un groupe formé par les survivants du 2 Décembre, autour desquels se pressaient les républicains de tous les âges et de toutes les conditions ; une couronne portée par quatre anciens transportés du Monastère, et une autre portée par quatre membres du cercle républicain, dont il était le président. […]  [27]. » 

Après la mort de son frère, Prosper continue ses activités agricoles et immobilières et se présente en 1884 sur une liste de candidats conservateurs aux élections municipales. Il est élu et comme doyen d’âge il préside la 1re réunion du conseil municipal. En 1885 nouvelle victoire pour Prosper et ses amis politiques, aux élections législatives qui voient le succès total de ses candidats. En 1888, il est pour la dernière fois élu en tant que tête de liste des modérés, mais la liste opposée est élue en totalité. Prosper se retire alors des luttes politiques et termine sa vie sur son domaine de Calcomier.

Le Journal de l’Aveyron du 25 mars 1890 annonce le décès de Prosper Mazenc survenu en son domicile ruthénois, alors qu’il avait 78 ans. Celui-ci y est décrit comme un « parfait homme de bien qui jouissait à Rodez d’une très grande popularité ». Ses obsèques ont lieu le 27 mars 1890 en la cathédrale de Rodez et donnent lieu à la rédaction d’un nouvel article. « Par son expérience des affaires, la droiture de son jugement, son dévouement à l’intérêt public, il avait acquis une popularité méritée à Rodez où il fut longtemps membre du conseil municipal et exerça pendant plusieurs années les fonctions d’adjoint au maire. D’opinions libérales, mais fermement attaché aux principes religieux et sociaux, M.Prosper Mazenc […] était devenu à Rodez l’un des membres les plus importants du parti conservateur […] » [28].

Que ressort de la vie de ces deux hommes ? Voilà deux républicains donc mais appartenant à des courants de pensées différents. François est le proscrit du 2 décembre, le républicain pur et dur; Prosper son frère cadet et adversaire politique, est quant à lui un républicain modéré, qui s’allie à des hommes venant d’autres horizons politiques qui forment, après leur ralliement au régime républicain, le parti conservateur.

 

MOINS François Casimir.

Né à Villefranche le 11 septembre 1819, mort à Paris (suicide) le 30 novembre 1888. Imprimeur ou commis imprimeur, puis percepteur (1848).

Au moment de la Révolution de février, il est imprimeur ou commis imprimeur à Paris. Les 20, 21, 22 et 23 février, il préside le « Comité Central Républicains des Ecoles » à Paris. Il est délégué dans l’Aveyron par le « Club des Clubs ». Il devient alors membre influent du club « Le Jeune Cordelier » de Villefranche. Il doit sans doute une partie de son influence au fait que de 1843 à 1847, il appartient à la Loge de La Cordialité de cette ville, auprès de laquelle, il est nommé « garant d’amitié » par la Loge des « Hospitaliers français régénérés» Orient de Paris.  Avec Louis Caussanel, il est dans sa ville natale, « l’un des plus solides soutiens des « colonnes » du Temple maçonnique dont il est secrétaire du 10 décembre 1843 au 27 septembre 1845 [29]. » Louis Antoine Caussanel, lui succède jusqu’en 1848, date à laquelle il est lui-même remplacé par un exilé, Félix Gotonsky. François Mazenc a aussi été initié à la franc-maçonnerie.

François Moins est nommé percepteur, puis révoqué peu de temps avant l’élection du 10 décembre 1848. Ami de Caussanel, il prend une part active au mouvement de résistance au coup d’Etat. La Commission Mixte de l’Aveyron le condamne à la peine « Algérie plus ».

« Ancien percepteur à Villefranche, révoqué en 1849 ; l’ami et le second de Caussanel. Intelligent, actif, passionné ; ayant acquis à Paris l’art des machinations politiques ; le 3 décembre, se porta avec les hommes de son parti à l’hôtel de ville de Villefranche pour s’en emparer ; n’ayant pas réussi, il organisa la bande armée qui, sur son commandement, s’empara des armes de la commune de Maleville, et alla tenter un coup de main sur Rignac ; fut un des plus exaltés dans ces diverses actions [30]. »

Il évite sa peine en s’enfuyant en Espagne – laissant derrière lui une imprimerie qui va vite décliner – et ne revient en France que le 28 février 1853. Revenu chez lui, il reste soumis à une surveillance policière très étroite. En temps que journaliste, il a publié de nombreux articles dans L’Aveyron Républicain (Rodez 1848-1851) et dans Le Jeune Cordelier. République Française. Liberté Egalité Fraternité[31]

ROZIER Auguste : « le poète de la République »[32].

 

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Edouard Auguste Rozier est né à Najac (Aveyron) le 27 juillet 1813. Son père Jean Pierre Xavier Rozier est entrepreneur des Ponts et Chaussées. Plusieurs membres de sa famille ont été des partisans convaincus de la Révolution. Son père s’est porté acquéreur en date du 2 novembre 1791 d’une partie des domaines nationaux situés à Najac, appelée « Le Bois du Roy » . Après avoir fréquenté l’école primaire de Najac, il fait de très bonnes études au collège de Villefranche. Doué en composition, français et latin, il choisit finalement les mathématiques et à la sortie du collège, il se lance dans la carrière d’expert géomètre qu’il exerce dans le Cantal puis en Aveyron.

Il se fixe à Sauveterre de Rouergue par son mariage avec Louise Rose Angélique Flottes, fille de Jean-Louis Flottes greffier de justice de paix à Sauveterre, qu’il épouse le 25 septembre 1827. De leur union naît un premier enfant le 16 mai 1828 qui meurt chez sa nourrice le 23 août. Puis la seule fille qui survit, Sylvie Rosalie, née le 9 novembre 1829. D’autres malheurs affectent ensuite le couple qui connaît en effet plusieurs fois le décès de ses enfants. La femme d’Auguste éprouvée par ces multiples décès meurt le 17 septembre 1840 avant d’atteindre 40 ans. Il ne se remarie pas.

Il est un cas particulier parmi les progressistes, de part sa profession originale, son statut familial particulier ( veuf, sa fille est déjà mariée en 1848), et son art particulier (utiliser le patois pour convaincre les paysans des bienfaits de la République). Hostile au gouvernement et à la politique du Président de la République, il manifeste ses idées dans le journal L’Aveyron Républicain. Il y écrit aussi bien en vers qu’en prose et utilise aussi bien le patois que le français. Pour faire face à la censure politique, il signe un temps R. puis prend le pseudonyme de « Nebout d’Estieynou », « le Neveu du Petit Etienne [33] » : allusion moqueuse à l’égard de Louis Napoléon Bonaparte, avant de signer ses articles de son vrai nom.

Il s’engage dans la lutte électorale en se présentant aux élections législatives de 1849. Il se présente sur une liste différente de celle inscrite par le parti républicain, refusant l’inscription à un parti car il se considère comme un homme libre. « Ceci le l’empêcha pas d’accorder ses faveurs à cette liste de candidats républicains mais il affirmait que sa propre candidature avait pour but de récupérer les voix de ceux qui ne voulaient pas les accorder à ces candidats [34]. » Il distribue à ses électeurs un tract en français et en langue d’oc ; dans lequel il défend un programme simple et clair : « Le programme d’un vrai républicain se résume dans ces trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité [35]. » Il se présente comme le « défenseur du peuple opprimé [36]. »

Jouant ainsi ouvertement la carte des campagnes, il n’obtient que le 21e rang sur 30 au total des voix et n’est pas élu. Il obtient de bons scores à Sauveterre ( 520 voix) et à Najac, son pays natal ( 266 sur 917 votants), mais seulement 3 voix à Monteils, 43 à Saint-André et 72 à Lunac[37]. Malgré cet échec, il continue son engagement en faveur de la République qu’il sent menacée. Il publie notamment dans ce but des chansons patriotiques orientées qui paressent dans « L’Almanach Républicain à l’usage des paysans de l’Aveyron et du Tarn pour 1852 » dont l’une des strophes est restée célèbre :

Bibo la Republico

L’oben, la gardaren

Malgré touto la cliquo

La cousoulidaren

Vive la République

Nous l’avons, nous la garderons.

Malgré toute la clique,

Nous la consoliderons.

 

Quand vient l’heure du coup d’Etat, il s’engage délibérément à la tête des hommes qui marchent sur Rodez. Pour sa participation aux évènements de décembre la Commission Mixte le dépeint comme suit : « Chef du parti démagogique de Sauveterre de Rouergue et dans les environs. Agitateur ardent. Propagandiste actif. Etait du nombre de ceux qui envahirent le cabinet du préfet de Rodez. A engagé les habitants de Sauveterre à prendre les armes et à marcher sur Rodez [38]. »

Classé parmi les plus coupables, il est condamné à « Algérie Plus » et connaît la déportation en Algérie. Il séjourne un an en Algérie puis bénéficie de l’amnistie du mariage impérial. Gracié, il n’en demeure pas moins interdit de séjour et doit aller en Belgique. Cette peine est commuée en surveillance par décision du 16 août 1855. Il habite alors un temps à Viviez, commune d’Aubin. En 1860, on signale son retour à Sauveterre. En 1861 il vend sa maison et ses biens. Il meurt à Carmaux en 1865, à l’âge de 52 ans.

Selon M. Delmas : « Rozier est un des maillons de la littérature de la langue d’oc après Peyrot, avant Bessou et le renouveau. Il représente à la fois le courant populaire et militant, qu’illustra son contemporain Jasmin, coiffeur à Agen [39]. »

 

ROZIER Vincent :

Né en 1810 à Montpellier, il est marié et père de deux enfants. Lorsque éclate la Révolution de 1848 il est depuis longtemps Procureur du Roi à Millau. Le 24 février, au grand étonnement de ses concitoyens, il est un des premiers et des plus empressés à se jeter dans le mouvement. Il fait partie de la commission provisoire qui s’empare du gouvernement de la ville et prend immédiatement la fonction de sous commissaire, qu’il cumule pendant un certain temps avec celle de chef du parquet ! Le 8 septembre 1848 il est révoqué de sa fonction à la sous-préfecture et reprend sa place au barreau.

Membre d’un club, il est un des plus fougueux orateurs de son parti. Il en devient en quelque sorte le conseiller intellectuel. En 1851, il est mis en avant par ses amis pour se présenter aux élections futures. Mis en contact avec Caussanel lors de son séjour à Millau, il participe le 27 novembre 1851, en compagnie de Bonhomme, Tarayre et du docteur Pouygues, au dîner donné en l’honneur du leader républicain. Au cours de ce repas, les républicains discutent des destinées futures du parti et de l’action à mettre en œuvre au cas d’un éventuel coup de force du Président ou de la majorité conservatrice de l’Assemblée.

Le sous-préfet de Millau résume ainsi son action : « Avant l’envahissement de la mairie, il a été demander à un imprimeur que l’article 68 de la constitution fût imprimé en placards. A été vu dans la foule qui assistait à la lecture de la protestation. S’est vivement opposé à la distribution des munitions, et semble avoir eu pour but, en se mêlant au mouvement, d’empêcher de plus graves désordres [40]. »

Pour cela la Commission mixte le condamne à une peine d’Internement pendant 3 mois avec interdiction de l’Aveyron. Elle semble avoir tenu compte de l’avis du sous-préfet qui le présente comme un  homme « de caractère faible et ambitieux [41] » qui n’a jamais « eu rien de commun avec les sociétés secrètes [42] » et qui doit être regardé comme n’étant « ni méchant ni dangereux [43]. »

 

TARAYRE Antoine :

Né en 1800 à Espalion, il est marié et exerce à Millau la profession de clerc d’avoué. En février 1848, il figure parmi les membres de la commission provisoire qui renversèrent les autorités millavoises. Sa présence au côté des républicains a étonné beaucoup de monde car il n’était pas connu comme étant un des leurs. Les autorités pensent qu’il s’est laissé emporter dans l’espoir d’être nommé à la justice de paix du canton de Laissac.

Il est néanmoins présenté comme « un homme ambitieux [44] » et « l’un des ardents instigateurs du mouvement insurrectionnel » de Millau. Le sous-préfet dresse de celui-ci un portrait sans complaisance où il le dépeint comme « un homme peu honorable », doté d’un « caractère très violent et très passionné » et le considère comme « un homme dangereux voué au mal [45]. » La Commission mixte le condamne à Algérie Moins.

 

VALHIBOUSE Gérard Hyppolite :

Né à Saint André de Vézines en 1808, marié, sans enfant. Cet ex greffier du tribunal civil de Millau est membre du conseil général, nommé dans le canton de Peyreleau. Il est signalé par ses opinions politiques très avancées. Après février 1848 il est élu maire de Millau. Il continu à exercer une certaine influence sur la population ouvrière, sans avoir, comme d’autres, pris part à des réunions secrètes ou avoir eu des liens avec les associations socialistes.

Il est décrit par le sous-préfet de Millau comme étant « atteint d’une cécité presque complète » et est considéré comme « ne présentant plus un danger [46] ». S’il reconnaît ses atermoiements le sous-préfet considère qu’il mérite une sanction. La Commission Mixte prononce à son encontre une peine d’internement.

 

 

                             

 



[1] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1- 16 (1) : Notice individuelle de Jules Bonhomme faîte à Millau le 28 janvier 1852 par le Procureur de la République et envoyée aux services de la préfecture.

[2] SLAESA. : B Bou Vittel, Vittel 1854-1954.

[3] Taussat R. Président de la Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron a fait paraître un article sur une banderole que les femmes de Perpignan offrirent en reconnaissance aux républicains aveyronnais.

[4] Delmas J, Vivre en Rouergue, p 41-42.

[5] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[6] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[7] De Barrau F., Galerie des préfets de l’Aveyron, Rodez, Carrère éditeur, t. IV, p 328.

[8]Ibid, p 329.

[9]Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[10] De Barrau F., Galerie des préfets de l’Aveyron, Rodez, Carrère éditeur,  t. IV, p 297.

[11] Ibid.

[12] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[13] Arch. Dép. Tarn : IV/M2/58.

[14] Ibid.

[15] Ibid.

[16] Jean Henri, son frère (né le 15 juillet 1804 à Sauvetterre, mort à Corbeil le 17 août 1885) fut directeur de l’Ecole Vétérinaire d’Alfort et membre de l’Académie des Sciences.

L’abbé Magne (26 novembre 1820, 20 février 1868) leur neveu est connu pour ses travaux d’archéologie.

[17] En juin, adjoint au maire de tendance avancée, il a été destitué (mais non remplacé) pour avoir toléré certains propos séditieux dans son café.

[18] C’est ainsi que le présente le chef de brigade de Sauveterre dans sa déposition. Il voit également en lui, un des chefs du parti républicain. Or cela semble excessif. Il semble loin l’ « acharné politique » que celui-ci dépeint. On sait à son sujet qu’il a assisté une fois, le 1er octobre 1848, à un « banquet démocratique » commémorant l’anniversaire de la proclamation de la Ière République. Une autre fois, il a adressé au journal L’Aveyron Républicain une lettre, qui n’a pas été publiée.

[19] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[20] Ginestet F., Jean-François Magne : Maire de Sauveterre mort en déportation à Bône (Algérie) le 14 août 1852, Revue du Rouergue, 1954, t. VIII, p 304-311. Citation p 308.

[21] Ibid, p 309-310.

[22] Ibid, p 310.

[23] D’après l’article de M.Charles Maisonabe intitulé François et Prosper Mazenc. Procès-verbaux des séances de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, tome XLVI, 3e fascicule, année 1993, p 511 à 517.

[24] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[25] Mazenc F., Le Coup d’Etat du 2 décembre 1851 dans l’Aveyron, Albi, Imprimerie Nouguies, 1872. L’auteur rapporte les conditions dans lesquelles s’effectua le transport des prisonniers aveyronnais jusqu’en Algérie. Il décrit la situation qu’il a lui-même connu. Il fait état des difficiles conditions de détention, du travail pénible et épuisant dans les camps-colonies, ainsi que des déplacements qu’il connu durant l’accomplissement de sa peine.

[26] Maisonabe C.,  François et Prosper Mazenc, procès-verbaux des séances de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, tome XLVI, 3e fascicule, année 1993, p 511 à 517. Citation p 512.

[27] Arch. dép. Aveyron : PER 512 : Le Courrier Républicain de l’Aveyron., en date du 19 mai 1881. Ce journal paraît du 1er octobre 1878 au 6 août 1886. Journal tri-hebdomadaire, 48 centimètres, journal politique, littéraire, agricole, commercial et d’annonces. Imprimé à Rodez, par l’imprimerie Ratery-Virenque. Il compte entre 4 et 8 pages, selon les jours et selon l’importance des informations à traiter. Ce journal déplore en fin d’article la perte d’un confrère, François Mazenc a en effet été un des fondateurs en 1848 de L’Aveyron Républicain et le directeur du Républicain de l’Aveyron en 1871.

[28] Arch. dép. Aveyron : PER 877 : Le Journal de l’Aveyron : numéro des 25 et 27 mars 1890.

[29] Roger Lajoie-Mazenc, L’Aveyron en République(s) Inventaires, repères et Acteurs identifiés pour la traçabilité de la politique aveyronnaise 1800-2000, p 139-40.

[30] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la commission mixte ».

[31] Ce journal parut trois fois par semaine à partir du 16 mars 1848, puis devint hebdomadaire ; le dernier numéro porte la date du 11 juillet 1848.

[32] Référence aux poèmes dont il est l’auteur.

[33] Damaggio J.P., « Rozier chantait (1848-1851) », n°5 de « Point Gauche » d’octobre 1998, p 42-43.

[34] Ibid, p 43.

[35] Delmas J., Vivre en Rouergue n°70, année 1989, p 46/48, p 47.

[36] Delmas J., op.cit, p 47.

[37] Damaggio J.P., op.cit., p 45.

[38] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1 17-18 : « Avis de la Commission Mixte ».

[39]  Delmas J. Vivre en Rouergue n°70, année 1989, p 46/48.

[40] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1- 16 (1) : Notice individuelle de Vincent Rozier faîte à Millau le 28 janvier 1852 par le Procureur de la République et envoyée aux services de la préfecture.

[41] Ibid.

[42] Ibid.

[43] Ibid.

[44] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1- 16 (1) : Notice individuelle de Antoine Tarayre faîte à Millau le 28 janvier 1852 par le Procureur de la République et envoyée aux services de la préfecture.

[45] Ibid..

[46] Arch. dép. Aveyron : 4 M 1- 16 (1) : Notice individuelle de Valhibouse Gérard Hyppolite  faîte à Millau le 28 janvier 1852 par le Procureur de la République et envoyée aux services de la préfecture.